Lausanne : émeute contre la venue de Blocher
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Lausanne : émeute contre la venue de Blocher
Christoph Blocher au Comptoir suisse
SUISSE | 18h49 Echauffourées à l’issue de la manifestation contre le ministre.
ATS | 18 Septembre 2007 | 18h49
Des échauffourées ont éclaté mardi soir à Lausanne à l’issue de la manifestation contre la venue de Christoph Blocher au Comptoir suisse. Quelque 1500 à 2500 personnes avaient auparavant défilé dans le calme jusqu’au Palais de Beaulieu.
Les participants avaient déroulé une banderole sur laquelle il était inscrit « ni moutons blancs ni moutons noirs : le racisme ne passera pas par nous ». Ils ne voulaient pas qu’une tribune supplémentaire soit offerte au conseiller fédéral UDC, un parti qui, selon eux, mène une campagne d’affichage raciste pour lancer son initiative pour l’expulsion des criminels étrangers. Vers 19h00, alors que les discours se succédaient à l’intérieur du bâtiment, quelques dizaines de jeunes casseurs ont brisé plusieurs vitres, suscitant l’intervention de la police, restée discrète jusque là. L’un des organisateurs de la manifestation, Jean-Michel Dolivo a tenté en vain de calmer les jeunes. « Il faut partir, cela se retournera contre les étrangers », a-t-il dit.
La police a ensuite repoussé les manifestants en direction du centre ville. Les manifestants violents ont bouté le feu à plusieurs poubelles et lancé plusieurs objets contre les policiers, a constaté une journaliste de l’ATS sur place. La police a fait usage des gaz lacrymogènes. Christoph Blocher applaudi La venue du conseiller fédéral UDC n’a en elle-même pas été perturbée. A son arrivée à la foire nationale, Christoph Blocher a été largment applaudi par un public plutôt âgé.
Le syndic de Lausanne Daniel Brélaz a été le premier à prendre la parole, plaidant pour un avenir cosmopolite et ouvert afin d’asssurer le développement de la Suisse. Avec le taux de fécondité actuel de 1,5, tous les Suisses pourront se tenir sur la prairie du Rütli en 2400, a mis en garde Daniel Brélaz. Pour lutter contre cette diminution de la population, il faudra continuer à « avoir des échanges avec l’extérieur et pas seulement avec l’Union européenne ». Et de noter que la région lausannoise, qui compte un grand nombre d’étrangers, ne connaît aucun problème entre les populations.
Faux défenseurs de la patrie
Le conseiller d’Etat vaudois radical Pascal Broulis, sans diriger ses remarques explicitement contre le conseiller fédéral UDC, n’a pas pour autant ménagé ses critiques à l’égard des faux défenseurs de la patrie. « Il importe que les pompiers ne se comportent pas en pyromanes », a-t-il lancé. Violer les fondements de la culture fédéraliste, c’est mettre le pays en danger, a affirmé Pascal Broulis. Et d’expliquer que la Suisse repose sur de grands principes : la collégialité, le consensus, la séparation des pouvoirs et surtout le respect des uns à l’égard des autres. « Ceux qui violent ces principes mettent en danger de subtils équilibres ». « Poison » de la haute conjoncture Christoph Blocher n’a pour sa part fait aucune allusion aux récentes affaires auxquelles il est lié dans son discours. Il a abordé la question de la haute conjoncture, « un poison pour les entreprises et la politique », selon lui. Sur la base de rentrées fiscales exceptionnelles, « des milliards de dépenses nouvelles sont créées qui ne pourront jamais être financées ». Cela conduira à un endettement catastrophique, a-t-il déclaré, lançant le même avertissement au monde économique.
***********
Surpris par le chaos des manifestations, Lausanne et le canton tentent de réagir
VAUD. Après la manif anti-Blocher, le Conseil d’Etat lance des états généraux pour lutter contre la violence des jeunes.
Le Temps - Jeudi 20 septembre 2007
Ils ont surpris tout le monde. Aussi bien la police que les organisateurs de la manifestation pacifique qui s’est déroulée mardi soir, dans le sillage de la visite au Comptoir suisse de Christoph Blocher. « Ils », ce sont les jeunes, voire très jeunes manifestants -certains avaient entre 13 et 15 ans- qui ont, deux heures durant, provoqué une vraie émeute au centre-ville de Lausanne.
Des « apprentis black-blocks bien vaudois », dixit Jacqueline de Quattro, cheffe du Département de la sécurité, qui a annoncé hier la couleur : « Je ne veux plus jamais voir ça dans le canton de Vaud », a-t-elle clamé devant la presse en brandissant les photos des journaux du jour.
La radicale a annoncé qu’elle allait durcir le ton, mais également mettre sur pied des états généraux pour lutter contre la violence des jeunes. Ces états généraux devraient réunir tous les acteurs possibles, du Tribunal des mineurs aux éducateurs de rue. « Il faut tous les intervenants pour analyser la montée de cette violence et trouver des moyens pour que cela ne se reproduise pas », a conclu la conseillère d’Etat.
Génération « tout sauf Blocher »
« Il y avait de nombreux jeunes qui participaient pour la première fois à une manifestation, je ne les avais jamais vus », indique Jean-Michel Dolivo, de SolidaritéS, coorganisateur de la manifestation qui a réuni entre 1500 et 2500 personnes en fin d’après-midi. Selon la police, les casseurs étaient, eux, au nombre de 50 à 100. « J’ai l’impression que c’est un peu la génération « tout sauf Blocher », version helvétique du « tout sauf Sarkozy », provenant notamment de la banlieue lausannoise.
Pour Jean-Michel Dolivo, on assiste là à un nouveau phénomène de mobilisation d’une partie de la jeunesse « qui exprime son ras-le-bol car elle se retrouve sans avenir, sans perspectives ».
Un avis partagé par la députée socialiste Ada Marra, présente hier à la manifestation : « J’ai été très surprise de voir ces jeunes. C’est clairement nouveau. Certains avaient l’air d’être là pour passer le temps. A mon avis, ils ne sont pas politisés, mais ils expriment malgré tout un certain malaise. »
Sur le site internet d’information Indymedia (où la gauche alternative débat régulièrement), un auteur anonyme signale la présence durant la manifestation de « jeunes exploitant l’occasion pour produire de la casse non ciblée ».
« Casser du flic » le week-end
Huit jeunes ont été interpellés mardi soir. Trois étaient mineurs. Mais la police espère en identifier d’autres grâce à ses images vidéos ainsi qu’aux photos envoyées par les habitants de l’avenue Vinet, la plus durement touchée par les échauffourées.
Il semblerait que des personnes déjà impliquées dans des émeutes à Yverdon la semaine dernière aient également pris part à la manifestation de Lausanne. Voilà qui accrédite la thèse défendue par Jacqueline de Quattro : « Ces jeunes se croient à une fête, ils ont un sentiment d’impunité [...], le week-end, ils se disent : « On s’éclate en allant casser du flic. » A l’avenir, nous serons plus fermes, pour montrer clairement où se situe la limite s’ils ne la trouvent plus à la maison. »
Autre inconnue : les dégâts occasionnés par les casseurs se limitent au mobilier urbain, panneaux, poubelles ou autres, ainsi qu’à des containers. Contrairement aux émeutes du G8, en 2003, les vitrines des magasins ont été épargnées. « Y a-t-il eu une consigne ? Nous avons un certain malaise à ce propos », poursuit Jacqueline de Quattro.
Pour la police, c’était également hier le temps de faire son bilan. Saluant « l’excellente collaboration » entre la police municipale et la gendarmerie, les commandants Hagenlocher (Lausanne) et Lehmann (pour le canton) ont estimé que leurs objectifs -sécuriser la visite du conseiller fédéral et éviter l’entrée des manifestants dans l’enceinte du Comptoir -, avaient été remplis.
Ils estiment avoir « évité le pire » dans le cadre de l’après manifestation, où des gaz lacrymogènes et des balles en caoutchouc ont été utilisés par les forces de l’ordre.
De son côté, le municipal de Police, Marc Vuilleumier, a affirmé ne se sentir nullement responsable des événements. Il avait publiquement appelé Christoph Blocher à ne pas venir au Comptoir. Jacqueline de Quattro a lancé une pique contre l’UDC qui a été, selon elle, « un regrettable détonateur ».
***************
Casser du flic, « ça devient un amusement du samedi soir »
24 heures | 20 Septembre 2007 | 01h29
Dimanche passé à Yverdon-les-Bains, une émeute éclate. Dans la violence, elle rassemble cinquante jeunes après l’interpellation d’un ado de 17 ans par la police. Un agent blessé à la tête par une pierre est emmené à l’hôpital. Mardi soir, une centaine de casseurs affrontent les forces de l’ordre près du Palais de Beaulieu. Le lien entre les deux ? Certains agités des échauffourées lausannoises ont aussi participé à la flambée de violence du Nord vaudois. « Oui, nous avons suivi jusqu’à Yverdon-les-Bains certains jeunes repérés à Lausanne », relèvent les policiers. L’enquête n’est pas finie
Parmi les douze personnes interpellées, « huit personnes sont encore maintenues, précise Gérald Hagenlocher, commandant de la police municipale lausannoise. Parmi elles trois sont des mineurs, dont deux sont déjà connus de nos services. Tous sont poursuivis pour délit d’émeute et ils proviennent de la région lausannoise ». D’autres interpellations pourraient suivre : « Des voisins ont fourni des photos, l’enquête n’est pas finie », souligne le commandant lausannois.
On est loin des inquiétants Black Blocks, ces groupes de « pros » de l’action violente, souvent germaniques, qui « font » les grandes manifestations européennes, notamment contre les réunions du G8. Tout au plus peut-on parler d’« apprentis Black Blocks vaudois » qui tentent de ressembler à leurs modèles en enfilant habits et cagoules noires, souvent sous l’influence de l’alcool, avant de retourner chez leurs parents ou à l’école.
« Des mineurs qui s’éclatent »
Certains ont effectivement entre 13 et 15 ans, souligne la conseillère d’Etat Jacqueline de Quattro. La cheffe du Département de la sécurité évoque ces « mineurs qui s’éclatent en allant casser du flic, qui cherchent la confrontation » : « Cela semble devenir un phénomène d’amusement, ça devient une activité du samedi soir. »
En réponse, la conseillère d’Etat propose les « états généraux de la violence des jeunes », une table ronde réunissant juges des mineurs, médiateurs, éducateurs et policiers. Sortira-t-il quelque chose d’efficace et de concret de ce vaste remue-méninges ? Une difficulté est en tout cas pointée du doigt. Surchargé, le Tribunal des mineurs tarde trop à prononcer des sanctions. « Il faudra des moyens », admet Jacqueline de Quattro, qui promet des « interventions plus fermes. » Puisque les jeunes casseurs passent d’une ville à l’autre pour s’éclater, une unification de la police sur le plan cantonal ne serait-elle pas une réponse efficace ? Marc Vuilleumier, municipal lausannois de la sécurité, n’en voit pas la nécessité : « La collaboration avec la police cantonale a fonctionné. »
Pour sa part, Jacqueline de Quattro s’occupe du dossier avec la plus grande prudence : « Il y a 2000 policiers vaudois, 1000 cantonaux et 1000 municipaux, il est normal qu’il y ait de temps en temps des tensions. Je m’efforce de décrisper la situation, laissez ce travail se poursuivre. »
SUISSE | 18h49 Echauffourées à l’issue de la manifestation contre le ministre.
ATS | 18 Septembre 2007 | 18h49
Des échauffourées ont éclaté mardi soir à Lausanne à l’issue de la manifestation contre la venue de Christoph Blocher au Comptoir suisse. Quelque 1500 à 2500 personnes avaient auparavant défilé dans le calme jusqu’au Palais de Beaulieu.
Les participants avaient déroulé une banderole sur laquelle il était inscrit « ni moutons blancs ni moutons noirs : le racisme ne passera pas par nous ». Ils ne voulaient pas qu’une tribune supplémentaire soit offerte au conseiller fédéral UDC, un parti qui, selon eux, mène une campagne d’affichage raciste pour lancer son initiative pour l’expulsion des criminels étrangers. Vers 19h00, alors que les discours se succédaient à l’intérieur du bâtiment, quelques dizaines de jeunes casseurs ont brisé plusieurs vitres, suscitant l’intervention de la police, restée discrète jusque là. L’un des organisateurs de la manifestation, Jean-Michel Dolivo a tenté en vain de calmer les jeunes. « Il faut partir, cela se retournera contre les étrangers », a-t-il dit.
La police a ensuite repoussé les manifestants en direction du centre ville. Les manifestants violents ont bouté le feu à plusieurs poubelles et lancé plusieurs objets contre les policiers, a constaté une journaliste de l’ATS sur place. La police a fait usage des gaz lacrymogènes. Christoph Blocher applaudi La venue du conseiller fédéral UDC n’a en elle-même pas été perturbée. A son arrivée à la foire nationale, Christoph Blocher a été largment applaudi par un public plutôt âgé.
Le syndic de Lausanne Daniel Brélaz a été le premier à prendre la parole, plaidant pour un avenir cosmopolite et ouvert afin d’asssurer le développement de la Suisse. Avec le taux de fécondité actuel de 1,5, tous les Suisses pourront se tenir sur la prairie du Rütli en 2400, a mis en garde Daniel Brélaz. Pour lutter contre cette diminution de la population, il faudra continuer à « avoir des échanges avec l’extérieur et pas seulement avec l’Union européenne ». Et de noter que la région lausannoise, qui compte un grand nombre d’étrangers, ne connaît aucun problème entre les populations.
Faux défenseurs de la patrie
Le conseiller d’Etat vaudois radical Pascal Broulis, sans diriger ses remarques explicitement contre le conseiller fédéral UDC, n’a pas pour autant ménagé ses critiques à l’égard des faux défenseurs de la patrie. « Il importe que les pompiers ne se comportent pas en pyromanes », a-t-il lancé. Violer les fondements de la culture fédéraliste, c’est mettre le pays en danger, a affirmé Pascal Broulis. Et d’expliquer que la Suisse repose sur de grands principes : la collégialité, le consensus, la séparation des pouvoirs et surtout le respect des uns à l’égard des autres. « Ceux qui violent ces principes mettent en danger de subtils équilibres ». « Poison » de la haute conjoncture Christoph Blocher n’a pour sa part fait aucune allusion aux récentes affaires auxquelles il est lié dans son discours. Il a abordé la question de la haute conjoncture, « un poison pour les entreprises et la politique », selon lui. Sur la base de rentrées fiscales exceptionnelles, « des milliards de dépenses nouvelles sont créées qui ne pourront jamais être financées ». Cela conduira à un endettement catastrophique, a-t-il déclaré, lançant le même avertissement au monde économique.
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Surpris par le chaos des manifestations, Lausanne et le canton tentent de réagir
VAUD. Après la manif anti-Blocher, le Conseil d’Etat lance des états généraux pour lutter contre la violence des jeunes.
Le Temps - Jeudi 20 septembre 2007
Ils ont surpris tout le monde. Aussi bien la police que les organisateurs de la manifestation pacifique qui s’est déroulée mardi soir, dans le sillage de la visite au Comptoir suisse de Christoph Blocher. « Ils », ce sont les jeunes, voire très jeunes manifestants -certains avaient entre 13 et 15 ans- qui ont, deux heures durant, provoqué une vraie émeute au centre-ville de Lausanne.
Des « apprentis black-blocks bien vaudois », dixit Jacqueline de Quattro, cheffe du Département de la sécurité, qui a annoncé hier la couleur : « Je ne veux plus jamais voir ça dans le canton de Vaud », a-t-elle clamé devant la presse en brandissant les photos des journaux du jour.
La radicale a annoncé qu’elle allait durcir le ton, mais également mettre sur pied des états généraux pour lutter contre la violence des jeunes. Ces états généraux devraient réunir tous les acteurs possibles, du Tribunal des mineurs aux éducateurs de rue. « Il faut tous les intervenants pour analyser la montée de cette violence et trouver des moyens pour que cela ne se reproduise pas », a conclu la conseillère d’Etat.
Génération « tout sauf Blocher »
« Il y avait de nombreux jeunes qui participaient pour la première fois à une manifestation, je ne les avais jamais vus », indique Jean-Michel Dolivo, de SolidaritéS, coorganisateur de la manifestation qui a réuni entre 1500 et 2500 personnes en fin d’après-midi. Selon la police, les casseurs étaient, eux, au nombre de 50 à 100. « J’ai l’impression que c’est un peu la génération « tout sauf Blocher », version helvétique du « tout sauf Sarkozy », provenant notamment de la banlieue lausannoise.
Pour Jean-Michel Dolivo, on assiste là à un nouveau phénomène de mobilisation d’une partie de la jeunesse « qui exprime son ras-le-bol car elle se retrouve sans avenir, sans perspectives ».
Un avis partagé par la députée socialiste Ada Marra, présente hier à la manifestation : « J’ai été très surprise de voir ces jeunes. C’est clairement nouveau. Certains avaient l’air d’être là pour passer le temps. A mon avis, ils ne sont pas politisés, mais ils expriment malgré tout un certain malaise. »
Sur le site internet d’information Indymedia (où la gauche alternative débat régulièrement), un auteur anonyme signale la présence durant la manifestation de « jeunes exploitant l’occasion pour produire de la casse non ciblée ».
« Casser du flic » le week-end
Huit jeunes ont été interpellés mardi soir. Trois étaient mineurs. Mais la police espère en identifier d’autres grâce à ses images vidéos ainsi qu’aux photos envoyées par les habitants de l’avenue Vinet, la plus durement touchée par les échauffourées.
Il semblerait que des personnes déjà impliquées dans des émeutes à Yverdon la semaine dernière aient également pris part à la manifestation de Lausanne. Voilà qui accrédite la thèse défendue par Jacqueline de Quattro : « Ces jeunes se croient à une fête, ils ont un sentiment d’impunité [...], le week-end, ils se disent : « On s’éclate en allant casser du flic. » A l’avenir, nous serons plus fermes, pour montrer clairement où se situe la limite s’ils ne la trouvent plus à la maison. »
Autre inconnue : les dégâts occasionnés par les casseurs se limitent au mobilier urbain, panneaux, poubelles ou autres, ainsi qu’à des containers. Contrairement aux émeutes du G8, en 2003, les vitrines des magasins ont été épargnées. « Y a-t-il eu une consigne ? Nous avons un certain malaise à ce propos », poursuit Jacqueline de Quattro.
Pour la police, c’était également hier le temps de faire son bilan. Saluant « l’excellente collaboration » entre la police municipale et la gendarmerie, les commandants Hagenlocher (Lausanne) et Lehmann (pour le canton) ont estimé que leurs objectifs -sécuriser la visite du conseiller fédéral et éviter l’entrée des manifestants dans l’enceinte du Comptoir -, avaient été remplis.
Ils estiment avoir « évité le pire » dans le cadre de l’après manifestation, où des gaz lacrymogènes et des balles en caoutchouc ont été utilisés par les forces de l’ordre.
De son côté, le municipal de Police, Marc Vuilleumier, a affirmé ne se sentir nullement responsable des événements. Il avait publiquement appelé Christoph Blocher à ne pas venir au Comptoir. Jacqueline de Quattro a lancé une pique contre l’UDC qui a été, selon elle, « un regrettable détonateur ».
***************
Casser du flic, « ça devient un amusement du samedi soir »
24 heures | 20 Septembre 2007 | 01h29
Dimanche passé à Yverdon-les-Bains, une émeute éclate. Dans la violence, elle rassemble cinquante jeunes après l’interpellation d’un ado de 17 ans par la police. Un agent blessé à la tête par une pierre est emmené à l’hôpital. Mardi soir, une centaine de casseurs affrontent les forces de l’ordre près du Palais de Beaulieu. Le lien entre les deux ? Certains agités des échauffourées lausannoises ont aussi participé à la flambée de violence du Nord vaudois. « Oui, nous avons suivi jusqu’à Yverdon-les-Bains certains jeunes repérés à Lausanne », relèvent les policiers. L’enquête n’est pas finie
Parmi les douze personnes interpellées, « huit personnes sont encore maintenues, précise Gérald Hagenlocher, commandant de la police municipale lausannoise. Parmi elles trois sont des mineurs, dont deux sont déjà connus de nos services. Tous sont poursuivis pour délit d’émeute et ils proviennent de la région lausannoise ». D’autres interpellations pourraient suivre : « Des voisins ont fourni des photos, l’enquête n’est pas finie », souligne le commandant lausannois.
On est loin des inquiétants Black Blocks, ces groupes de « pros » de l’action violente, souvent germaniques, qui « font » les grandes manifestations européennes, notamment contre les réunions du G8. Tout au plus peut-on parler d’« apprentis Black Blocks vaudois » qui tentent de ressembler à leurs modèles en enfilant habits et cagoules noires, souvent sous l’influence de l’alcool, avant de retourner chez leurs parents ou à l’école.
« Des mineurs qui s’éclatent »
Certains ont effectivement entre 13 et 15 ans, souligne la conseillère d’Etat Jacqueline de Quattro. La cheffe du Département de la sécurité évoque ces « mineurs qui s’éclatent en allant casser du flic, qui cherchent la confrontation » : « Cela semble devenir un phénomène d’amusement, ça devient une activité du samedi soir. »
En réponse, la conseillère d’Etat propose les « états généraux de la violence des jeunes », une table ronde réunissant juges des mineurs, médiateurs, éducateurs et policiers. Sortira-t-il quelque chose d’efficace et de concret de ce vaste remue-méninges ? Une difficulté est en tout cas pointée du doigt. Surchargé, le Tribunal des mineurs tarde trop à prononcer des sanctions. « Il faudra des moyens », admet Jacqueline de Quattro, qui promet des « interventions plus fermes. » Puisque les jeunes casseurs passent d’une ville à l’autre pour s’éclater, une unification de la police sur le plan cantonal ne serait-elle pas une réponse efficace ? Marc Vuilleumier, municipal lausannois de la sécurité, n’en voit pas la nécessité : « La collaboration avec la police cantonale a fonctionné. »
Pour sa part, Jacqueline de Quattro s’occupe du dossier avec la plus grande prudence : « Il y a 2000 policiers vaudois, 1000 cantonaux et 1000 municipaux, il est normal qu’il y ait de temps en temps des tensions. Je m’efforce de décrisper la situation, laissez ce travail se poursuivre. »
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